C’est une page emblématique qui se tourne à Manchester. À quelques heures d’un derby vidé de son enjeu sportif, Kevin De Bruyne a choisi ce moment pour annoncer que son aventure avec City toucherait à sa fin après la Coupe du monde des clubs cet été. Sans évoquer de retraite, le maestro belge a officialisé son départ sur ses réseaux sociaux, mettant un terme à une décennie qui a changé sa vie – et celle du club.
Ce départ n’est pas un coup de tonnerre. En retrait cette saison, souvent éclipsé dans la rotation de Pep Guardiola, De Bruyne n’a plus le rôle central qui fut longtemps le sien. Deux blessures longue durée sur ses deux dernières saisons ont érodé son influence, malgré la fidélité affichée par Guardiola. Le Catalan, ému en conférence de presse, a rendu un vibrant hommage à De Bruyne : « Il a tout donné à ce club. Son impact est immense. Remplacer un joueur comme lui ? Impossible. »
Le principal intéressé, lui, a préféré écrire une lettre pleine de gratitude : « Ces prochains mois seront mes derniers en tant que joueur de Manchester City. (…) Nous avons tout gagné. Ce chapitre était à jamais le meilleur. » Une déclaration à la fois lucide et empreinte d’émotion, à l’image du joueur qu’il a été : sobre, mais essentiel.

Une décennie de records
Arrivé en 2015 pour 76 millions d’euros, Kevin De Bruyne aura marqué de son empreinte l’histoire moderne de Manchester City. Avec lui, le club a empilé les trophées : six Premier League, deux FA Cup, quatre Coupes de la Ligue, une Ligue des champions, une Supercoupe d’Europe et une Coupe du monde des clubs. La moisson est impressionnante. Elle l’est tout autant sur le plan individuel : deuxième meilleur passeur de l’histoire de la Premier League (118 assists), co-détenteur du record de passes décisives sur une saison (20, aux côtés de Thierry Henry), deux fois élu joueur de l’année en Angleterre, et trois fois meilleur créateur de la saison.
Avec 413 matches disputés sous les couleurs bleu ciel (277 rien qu’en championnat), 106 buts et 167 passes décisives, le Diable rouge s’inscrit dans la lignée des Silva, Kompany ou Fernandinho. S’il n’est pas officiellement le meilleur joueur de l’histoire du club, il fait sans conteste partie des cinq plus grands.

Et maintenant ?
S’il n’a pas encore levé le voile sur sa prochaine destination, Kevin De Bruyne a toutefois écarté l’idée d’un retour en Belgique. Des rumeurs évoquent un départ vers la MLS ou la Saudi League. Al-Nassr, où évolue Cristiano Ronaldo, a été cité, tout comme le mystérieux Neom SC, pensionnaire de deuxième division saoudienne. Le meneur de jeu ne cache pas son intention de poursuivre sa carrière, même si le très haut niveau européen semble désormais derrière lui.
D’ici là, il entend bien finir en beauté : assurer la qualification de City pour la prochaine Ligue des champions, conquérir une dernière FA Cup, et, pourquoi pas, décrocher une ultime Coupe du monde des clubs. Mais une chose est sûre : l’histoire entre Kevin De Bruyne et Manchester City restera gravée dans les mémoires du football.