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Arrivé à la tête de Saint-Trond en septembre 2024, Felice Mazzu n’aura pas tenu une saison complète. Moins de huit mois après sa nomination, le technicien de 59 ans est licencié, conséquence directe d’un bilan insuffisant et d’une défaite sans appel contre Courtrai (0-3) lors de la deuxième journée des Relegation playoffs. L’ancien coach d’Anderlecht et de Charleroi avait été recruté pour éviter la descente, mais n’a pas réussi à stabiliser les Canaris.

Le club limbourgeois, actuellement deuxième des Relegation playoffs, est encore en position de disputer un barrage contre un club de Challenger Pro League. Saint-Trond compte cependant une avance de quatre points sur Courtrai, relégable direct à ce stade. Deux confrontations cruciales contre le Cercle de Bruges pourraient sceller leur sort dans les semaines à venir.

Un rebond avorté

Mazzu avait succédé à Christian Lattanzio, évincé après un départ catastrophique en championnat (3 points sur 18). Il avait redonné de l’espoir en entamant son mandat par deux victoires face au Beerschot et à OHL. Mais la dynamique s’était rapidement essoufflée : en phase classique, Saint-Trond a enregistré sept victoires, sept nuls et dix défaites. Un total insuffisant pour éviter les barrages.

© Jeffrey Gaens/Photo News/Canon R6/Photo News

La direction n’avait pourtant pas ménagé ses efforts lors du mercato hivernal, en attirant des joueurs d’expérience comme Didier Lamkel Zé et Loïc Lapoussin. Ces renforts n’ont pas permis d’inverser durablement la tendance. Après une courte victoire en ouverture des Relegation playoffs contre le Beerschot (0-1), la lourde chute face à Courtrai a scellé le sort de Mazzu. L’intérim sera assuré par son adjoint, Frédéric De Meyer, en attendant la nomination d’un nouvel entraîneur. Pour Mazzu, cette éviction marque un nouvel épisode difficile, un an après avoir été remercié par Charleroi, dans une situation en fait similaire.

Le C4 pour les entraîneurs, un mal belge ?

Le licenciement de Felice Mazzu par Saint-Trond, en pleine phase de Relegation playoffs, reste rare dans le paysage du football belge. Habituellement, les clubs préfèrent trancher juste avant cette période cruciale. Pourtant, cette saison encore, la liste des entraîneurs écartés s’est allongée, avec douze départs en cours de championnat. Anderlecht, par exemple, a débuté les playoffs avec un troisième coach, Besnik Hasi. Mais cette tendance n’est pas nouvelle : la saison dernière déjà, cinq clubs avaient changé d’entraîneur à l’approche des playoffs. Si cela a souri à certains comme Bruges ou Charleroi, d’autres comme Eupen ou le RWDM n’ont pas échappé à la relégation.

© Jeffrey Gaens/Photo News/Canon R6/Photo News

Depuis la réforme des playoffs, la proportion de licenciements s’est intensifiée : 61 changements en 86 équipes engagées depuis 2020-2021, bien au-delà des standards habituels. La pression du maintien ou de la qualification européenne pousse les dirigeants à réagir de plus en plus vite. Résultat : la longévité moyenne d’un entraîneur s’effondre. Ivan Leko, en poste au Standard depuis janvier 2024, fait déjà figure de vétéran. Pourtant, ces changements précipités n’offrent pas toujours de résultats meilleurs. Plusieurs remplaçants cette saison ont affiché des performances comparables, voire inférieures, à celles de leurs prédécesseurs. À la veille d’un retour au championnat classique en 2026-2027, la pression risque encore de s’accentuer.

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Football

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