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L’annonce, le 2 avril, d’un accord entre A-CAP et une holding belge portée par Giacomo Angelini a pris tout le monde de court. Derrière cette décision inattendue se cache une stratégie pensée dans les moindres détails pour sauver un Standard de Liège miné par des saisons chaotiques et une gestion contestée. Angelini, financier chevronné et fidèle du club, entend remettre les compteurs à zéro à travers une restructuration financière et sportive ambitieuse.

Au cœur de son projet : apurer les dettes, stabiliser les comptes et repartir sur des bases saines. À l’heure actuelle, la situation semble déjà en voie d’amélioration. De moins 39 millions d’euros de fonds propres en juin 2024, le club devrait passer à un déficit situé entre -1 et -3 millions d’euros fin juin 2025. Les pertes, elles aussi, ont diminué : 15 millions cette saison contre 25 l’an dernier. Pour concrétiser cette reprise, Angelini a posé des conditions strictes à A-CAP, notamment l’assainissement des dettes à hauteur de 9,75 millions d’euros et la conversion en capital des derniers prêts pour près de 25 millions.

Mais l’objectif final de cette manœuvre est clair : valoriser un club sain pour attirer de nouveaux investisseurs. La holding créée pour l’occasion, baptisée SDL Holding, a pour vocation de céder 100 % des actions du club une fois qu’un partenaire solide aura été trouvé. Angelini lui-même n’exclut pas de se retirer totalement du projet si un meilleur profil se présente.

© Christophe Vandercam/Vandercam/Photo News

Restructuration en profondeur

Le financement de cette opération repose sur une approche prudente, mais innovante : le paiement des actions sera étalé sur cinq à dix ans, avec des premières tranches réduites afin de préserver les moyens d’action du club. Ce système permettra de concentrer les ressources sur l’équipe première et sur le centre de formation, désigné comme cœur stratégique du Standard « version Angelini ».

Dans cette logique, la structure du club va être revue de fond en comble. Les 182 équivalents temps plein actuellement en place seront réduits, sans chasse aux sorcières, mais avec une analyse rigoureuse de chaque poste et département. L’objectif est d’adapter l’organisation à la réalité sportive et économique du club. Même les sections féminine et futsal seront évaluées pour déterminer leur pertinence. En cas de contre-performance sportive, l’équipe U23 pourrait être rétrogradée au statut de U21. Concernant la reprise, Angelini aurait obtenu un financement à un taux autour de 7%, bien en deçà de celui appliqué aux précédents emprunts de 777 Partners. A-CAP, de son côté, propose encore un prêt complémentaire de 20 millions à 4%, ce qui pourrait permettre d’accélérer certains investissements. La perspective d’une institution financièrement assainie a déjà attiré des candidats belges et étrangers, dont certains anciens prétendants à la reprise du club. Un conseil d’administration est en cours de constitution, avec un siège symbolique réservé à la Famille des Rouches.

Angelini s’apprête à présenter son projet en détail aux supporters. Il sait que sans leur adhésion, son plan n’aura aucune chance. D’ailleurs, il s’engage à se retirer si sa vision ne convainc pas. Une transparence qui tranche avec les précédentes directions. Pour le Standard, c’est peut-être enfin l’heure du renouveau.

Catégories :
Football

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